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Gestion de la transition : Le temps de la réédition des comptes

Les jours passent et la crise malienne s’enlise. Croyant avoir trouvé en le Premier ministre actuel un allié et un serviteur, les militaires se rendent compte jour après jour que Choguel Kokalla ne jouera ni les fusibles encore moins les parapluies. D’où leur volonté de lui demander des comptes devant le Conseil national de transition (CNT).

Avec tambours battants et vuvuzelas assourdissants, l’actuel Premier ministre, quelques semaines après sa nomination, s’est glorifié d’avoir élaboré en un temps record un Programme d’actions gouvernemental (PAG) qui, disait-il, était assorti d’un budget de 2 050 milliards F CFA et d’un calendrier d’exécution chronométré. Depuis, soit 9 mois après sa prise de fonction, presque rien n’a bougé. Le pays s’est plutôt engouffré dans les abysses. L’horizon ne se dégage point. Traité de « clivant » par une partie de la classe politique qu’il snobe de la plus belle des manières, Choguel Maïga est parvenu à s’attirer les foudres des acteurs du mouvement démocratique et même de certains de ses camarades du M5-RFP. Abonné aux scandales et aux grandes déclarations pompeuses teintées d’une bonne dose de populisme et de promesses sans lendemain (Huicoma, Comatex, etc.), le Premier ministre, dans une démarche de nationalisme frôlant le chauvinisme, a provoqué la colère de la communauté internationale contre le Mali. Le résultat est connu. De sa nomination à nos jours, l’homme surfe sur la fibre nationaliste qu’il faut libérer le Mali du joug colonial et lui rendre la plénitude de sa souveraineté, son honneur et sa dignité. Pour ce faire, deux slogans harangueurs sont ses préférés : « Abas la France… Abas la Cedeao… »

Des slogans creux qui pourtant rencontrent l’assentiment d’une frange de la population (les émotifs). Convaincues du bien-fondé du discours et la pertinence du combat, elles n’hésitent point à prendre d’assaut le boulevard de l’indépendance. Ce, dès le premier appel à la mobilisation contre la France ou la Cedeao. Face aux multiples fronts qu’il ne cesse d’ouvrir contre presque toute la République, le PM, dès qu’il se sent acculé, sort de son chapeau la recette magique : « Notre armée monte en puissance. Cela ne plait pas à la communauté internationale ». Une vérité absolue, certes, mais au-delà, c’est plutôt un refuge, lui n’a posé aucune action concrète depuis qu’il occupe les berges du fleuve Niger.

L’armée étant un outil stratégique et sacrée, le peuple s’aligne derrière. Pendant ce temps, Choguel se fait oublier un petit moment, avant de revenir à la charge.

Pour se maintenir dans son fauteuil, le pourfendeur des militaires d’hier trouve que le Président de la Transition est « un visionnaire » et « un messie » pour le peuple.

Dans ses diatribes, il a lancé la semaine dernière que la proposition de 24 mois de l’Etat malien est non négociable. Et de prendre Assimi Goïta responsable du non-respect de ce délai.

Selon plusieurs observateurs, par cette déclaration, le PM a commis une grosse erreur de signe dans son équation de s’éterniser à la Primature. Pour eux, il vient d’accélérer le processus de son limogeage. Aussi, estiment-ils que c’est l’une des raisons pour lesquelles le président du CNT l’a apostrophé lors de la cérémonie d’ouverture de la session d’avril. Malick Diaw a en effet informé Choguel qu’il sera convoqué très bientôt pour expliquer au peuple où est-ce qu’il en est avec son fameux PAG.

Une annonce qui a donné froid au dos du président du MPR, et l’empêche de dormir depuis. Pourtant, il va devoir répondre. Récemment, Choguel se félicitait d’avoir  87% de taux de réalisation de son PAG. Entre cette déclaration et les actions concrètes sur le terrain, le peuple sera édifié.

Pour sûr, le divorce n’est pas très loin entre lui et ses employeurs, mais après la réédition des comptes.

Dieu veille !

Harber MAIGA

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