
MAINTIEN DU PRIX DU SUCRE : Etat, grossistes et détaillants sur la même longueur d’onde
Malgré les sacrifices du gouvernement d’anticiper face aux impacts combinés des crises sanitaire, sécuritaire et sociopolitique, une tension apparait quant à la flambée des prix de certaines denrées de première nécessité dont le sucre. Sous l’égide du ministre de l’Industrie et du Commerce, les membres du Conseil national des prix se sont réunis ce jeudi 27 janvier au département de tutelle. L’objectif était de faire baisser le prix du sucre.
« 500 F CFA le kilo du sucre local et 600 F CFA pour le kilo du sucre importé », c’est la principale résolution issue de cette réunion. Toutes les parties sont convenues et s’engagent à céder le sucre à ce prix abordable.
Selon Youssouf Bathily, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, les importateurs, les commerçants détaillants, l’association des consommateurs, et les syndicats se sont mis d’accord sur un prix à pratiquer sur toute l’étendue du territoire malien.
D’après lui, cette légère augmentation constatée par rapport au prix d’auparavant est due à l’impact de la Covid-19 en 2020. Il explique qu’en effet, la plupart des entreprises internationales n’ont pas produit de matière première et les pays de grande consommation, notamment la Chine et l’Inde, ont importé le plus grand nombre des denrées. Ce qui a entrainé, selon Youssouf Bathily, la rareté et une augmentation du prix de la tonne du sucre à plus de 100 euros par rapport au prix pratiqué avant. « Malgré que l’État a renoncé à une grande partie de ses taxes et droits aux cordons douaniers, nous avons fait un exercice sur le prix de revenu des produits vendus sur le marché. Le constat est que leur niveau est toujours très élevé. C’est pourquoi nous avons convenu d’arrêter le prix du sucre à ce niveau », s’est justifié le président de la Ccim. Et de rassurer que toutes les dispositions sont en train d’être prises pour le respect de ces prix.
En ce qui concerne l’approvisionnement du pays, le président Bathily a affirmé que l’État, aux côtés des importateurs, a pris des dispositions pour que le pays soit approvisionné en produit de première nécessité dans les meilleurs délais. A ce sujet, il a soutenu que le ministre du Commerce a instruit aux opérateurs économiques de mettre en avant l’achat du sucre local. Par ailleurs, il aurait également recommandé aux importateurs ayant bénéficié de l’accompagnement de l’État par rapport à l’exonération des droits et taxes aux cordons douaniers de mettre l’accent sur l’approvisionnement du pays en sucre avec des quantités raisonnables, afin de stabiliser le prix. Enfin, il a plaidé auprès de toutes les parties prenantes de respecter leur parole.
A sa suite, Hamèye Niangadou, représentant des commerçants grossistes, a rassuré le peuple malien. « Nous pensons pouvoir amener le sucre au peuple malien. Il n’y a pas à s’inquiéter. Nous allons tout faire pour amener du stock et le vendre au prix convenu », a-t-il affirmé.
Pour sa part, Harber Maïga, président de la Coordination des associations des commerçants détaillants du Mali, a exprimé leur soulagement suite à cet accord qu’il s’est engagé à respecter.
Abdoulwahab Diakité, premier vice-président de l’association des consommateurs du Mali, a salué les engagements fermes pris et les efforts fournis par les opérateurs économiques et le gouvernement afin de soulager le panier de la ménagère. Avant d’appeler les consommateurs à dénoncer aux autorités tout cas de spéculation.
Quant au ministre en charge de l’Industrie du Commerce, il a salué la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes du Conseil national des prix. Dans sa tâche, il s’est engagé à jouer pleinement son rôle quant à la stabilisation des prix et la disponibilité des denrées de première nécessité dans cette phase de crise multiforme. « L’approvisionnement du pays est assurée et cela va continuer à être assuré », a-t-il garanti.
Jiadata MAIGA