
Présidence de l’Agetier : Le ministre Modibo Keïta décide d’imposer Sanoussy Bouya Sylla
L’Agetier est passe de sombrer dans un contentieux juridique par la faute du ministre du Développement rural, Modibo Keïta. Ce dernier a décidé de s’immiscer dans la gestion d’une association pour en imposer un président en la personne de Sanoussy Bouya Sylla, actuel président de l’Apcam en violation flagrante des textes.
Selon des sources proches du dossier, le ministre a initié, vendredi 18 février, à Ségou une rencontre avec les membres de l’Association pour la Gestion et l’Exécution des Travaux d’Infrastructures et d’Equipements Ruraux (Agetier) ainsi que le personnel de l’Agence. Objectif : les faire adhérer à certaines décisions qui auraient été prises par le gouvernement pour vider un contentieux pendant devant les tribunaux. En effet, au cours de cette rencontre, rapportent les sources, le ministre du Développement rural a indiqué à l’assistance que le gouvernement a décidé maintenir Sanoussy Bouya Sylla, comme président de l’association et Zana Coulibaly en qualité de Directeur général. Il a aussi convoqué une assemblée générale extraordinaire à cet effet pour le vendredi prochain pour entériner et mettre la forme à cette décision qualifiable de mascarade sur fond d’arbitraire et de violation des textes de l’Agetier. Cette démarche du patron du département remet ainsi en cause la présidence de Nouhoum Diarra, récemment élu, président de l’association.
Celui-ci avait remplacé Sanoussy Bouya Sylla, taxé d’abus de pouvoir et déposé par la majorité absolue, soit 7/10 des membres du Conseil d’administration, lors d’une assemblée générale extraordinaire intervenue à la suite de sa décision de résiliation du contrat du DG de l’agence, Zana Coulibaly. La décision avait été qualifiée de violation des recommandations de la 31ème session de l’Assemblée générale et des textes régissant les associations en République du Mali. Les sources précisent que lors de ladite session, bon nombres de voix avaient recommandé le renouvellement de ce contrat. Mais, contre toute attente et au mépris du principe de la tacite reconduction expressément mentionnée dans le contrat en question, Sanoussy Bouya Sylla, es-qualité president de l’Association, a unilatéralement décidé de rompre avec le DG, Zana Coulibaly, dont le contrat arrivait à terme le 20 mai 2021. C’est également sans l’avis des administrateurs que le PCA a, par note de service N°00004/PDT-Agetier en date du 27 mai 2021, nommé Hamidou Diawara au poste de Directeur Général par intérim de l’Agetier. Ces deux décisions, notamment la révocation du Directeur général et la nomination du Directeur général intérimaire, ne relèvent pourtant pas de sa compétence mais de celui de l’Assemblée générale qui devrait délibérer là-dessus par vote de ses membres.
Face à cette démarche solitaire, un administrateur, dans une lettre au PCA, a demandé le report de l’acte sus-cité et la convocation sans délai d’une assemblée générale extraordinaire pour évacuer légalement et dans la cohésion. Et devant le refus manifeste du président de s’exécuter, les administrateurs ont lancé une pétition afin de pouvoir tenir l’assemblée générale extraordinaire, qui a finalement eu raison de la présidence de Bouya Sylla.
Malgré le PV de cette assemblée extraordinaire, le ministre veut imposer aux autres membres de l’association un président, dont ils ont à l’unanimité déposer pour des raisons que lui seul peut expliquer. Le hic est qu’on ne sait pas quand et pourquoi le gouvernement a pris une telle décision, sachant qu’il n’a aucun pouvoir à s’immiscer dans la gestion d’une association légalement constituée. Et même si le gouvernement devrait le faire, c’est incompréhensif que le projet soit porté par le département chargé des questions agricoles, mais plutôt par son collègue en Charge du Développement social.
Alors questions : à quoi joue le ministre Modibo Keïta ? Quel intérêt a-t-il à vouloir créer une crise inutile dans ce secteur stratégique pour le développement des collectivités ?
Après la récente crise du coopératif des producteurs de coton s’achemine-t-on vers une autre crise ?
Rien n’est moins sûr.
Pour sûr, le ministre Keïta pêche en eau trouble.
A suivre.
Dieu veille !
Hamadoun MAHAMANE