
GRÈVE DES POMPISTES ET VENDEURS DES STATIONS-SERVICES : Des manifestants arrêtés par la police
Le comité syndical des pompistes et revendeurs des stations-services Total, Shell, Oryx et Ola ont observé la semaine dernière 72 h de grève pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail. Ce droit fondamental accordé aux grévistes a été bafoué par la police.
A travers cette grève de 72 h, le comité syndical des pompistes et revendeurs des stations-services Total, Shell, Oryx et Ola entendait revendiquer des droits “légitimés” liés ; à l’application de la convention collective des entreprises pétrolières du Mali. Il demande une amélioration de leur condition de travail, dénonce une exploitation inhumaine avec une condition de vie et de travail déplorable.
Face à cette situation, les travailleurs de ces trois stations ont décidé de joindre leur force pour former un bloc afin de mener ce combat. En plus d’être sous-payés, ces employés, selon les informations, sont privés des primes tels que le transport, la scolarisation des enfants, prime de logement, prime d’ancienneté, entre autres. Ils dénoncent également le non-respect des 40 heures de travail par semaine. Et ne reçoivent qu’un salaire de 40 000, 30 000 et parfois même 15 000 F CFA.
Alors qu’ils observaient le mot d’ordre de grève, après bien entendu le dépôt du préavis, les travailleurs ont décidé de faire des piqués, c’est-à-dire se rendre dans les lieux de travail pour voir si le mot d’ordre est respecté à hauteur de souhait. A la surprise générale, les multinationales (patrons) avaient procédé au remplacement des grévistes en violation flagrante des textes et à la sécurisation des stations par des forces de l’ordre. La visite des travailleurs a tourné en queue de poisson car les forces de l’ordre ont procédé au jet de gaz lacrymogènes. Bilan : des blessés et plus d’une dizaine incarcérée.
Joint par la rédaction, le secrétaire à l’organisation du syndicat national des banques, assurances, établissements financiers et commerces du Mali, Mohamed Bill Traoré, révèle que compte tenu des multiples violations commises par les multinationales, le Synabef a décidé de prendre à bras-le-corps la situation. C’est a partir de cet instant que la libération des personnes détenues a été obtenue. En plus, les multinationales selon sieur Traoré auraient accepté de rembourser les dommages causés sans quoi le Synabef allait activer sa machine.
Pour l’heure, les négociations sont toujours en cours. Toutefois, certaines stations, à l’image de Shell à l’ACI 2000, continuent de fonctionner grâce aux nouveaux agents recrutés pour remplacer les grévistes.
Affaire à suivre !
Abdrahamane Baba Kouyaté