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Évaluation du PAG devant le CNT : Choguel se sauve sans la République

Comme annoncé la semaine dernière, le Premier ministre était devant le Conseil national de transition ce mercredi 21 avril. En cinq heures de débat, Choguel Kokalla Maïga s’est justifié sans convaincre. 

“Votre document à nous présenter ne correspond pas au format du PAG que vous nous avez présenté, ni dans le fond ni dans la forme”; “Vous êtes mieux dans le fauteuil d’activiste que celui de Premier ministre”, ont respectivement lancé Diarra Racky Talla et Nouhoum Sarr au PM.

Vêtu d’un boubou blanc, les yeux, profonds dans leurs orbites, laissaient entrevoir que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait mal dormi ces dernières 48 heures. Acculé sur les cinq axes du Programme d’actions gouvernemental (PAG) qu’il avait annoncé qualifiable et quantifiable, assorti d’un chronogramme détaillé et d’un budget chiffré à plus de 2 050 milliards F CFA, le chef du gouvernement, comme on pouvait s’y attendre, est tombé dans un bavardage, et même la poésie. Une diatribe verbale dont il est le seul à avoir le secret.

“En dehors de la Défense, de la Sécurité et des Affaires étrangères, aucun secteur ne s’est amélioré”, a déploré Racky Talla. Et l’ex-ministre en charge de la Fonction publique d’ajouter qu’elle ne comprend pas que la fameuse conférence sociale annoncée n’ait toujours pas eu lieu, alors que le projet était ficelé quand elle était encore membre du gouvernement, sous Ibrahim Boubacar Keïta.

Le plus pertinent des intervenants reste certainement le jeune Nouhoum Sarr. Lui qui, sans détour, a martelé que le PAG du Dr Choguel Maïga n’a ni de lisibilité ni de visibilité. Pire, les 10 mois qu’il aura passés à la tête du gouvernement n’auront servi qu’à  faire la guerre à la Cedeao et à la France, a regretté Sarr.

Au lieu de présenter un bilan comme on le lui demande, Choguel a plutôt déroulé  un PAG actualisé et justifie ses égarements par une évolution de la situation qui l’a  poussé à changer de cap, à savoir la reconquête de la souveraineté nationale.

Plutôt que de répondre aux questions à lui posées, le Premier ministre a joué à la victimisation. Il a indiqué qu’on lui fait un procès d’intention en le traitant de ‘’clivant’’. Selon lui, c’est lors de sa rencontre avec les notabilités coutumières qu’il a prononcé une phrase qui lui a valu d’être qualifié de ‘’restaurateur’’. Sur le reste des questions, Choguel Kokalla a été plutôt dubitatif et imprécis. Il n’a répondu à presque aucune question. Le chef du gouvernement a même eu du mal à cacher son exaspération face à la pertinence du réquisitoire des membres du CNT. C’est ainsi que, coincé sur le sujet de l’achat des équipements militaires en cours, il n’a pas hésité une seconde à jeter le pavé dans le jardin des militaires. “Les Maliens n’ont pas besoin de savoir combien ont coûté les équipements militaires dans la mesure où ils sont là et les servent. Ces questions sont à poser aux militaires ”, s’est-il dédouané.

Son malaise l’a poussé parfois à perdre le contrôle de ses nerfs, surtout lorsqu’on lui a demandé de rendre le tablier. Il a répondu sur un ton qui frise l’agacement : « Si l’heure de partir arrive, je m’en irai la tête haute. » Et plus loin, il a indiqué à ceux qui sont pressés de le voir partir d’aller proposer le nom de son remplaçant au président de la transition.

Ensuite, le PM, en manque d’arguments devant l’insistance et la pertinence des questions, s’est réfugié derrière le nom du président de la Transition. “Le président nous a dit ; le président nous a instruit…” Telles sont les expressions fétiches qu’il a trouvées pour fuir les questions.

Pour sûr, Choguel Maïga, dans le creux de la vague, surfe sur des vagues sèches. Il s’est expliqué sans convaincre ni son auditoire ni l’opinion publique dans sa majorité.

En un mot, Choguel s’est sauvé sans la République.

Dieu veille!

Harber MAIGA

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