
Mme Sy Kadiatou Sow ancienne ministre et première femme gouverneur au Mali
Femme politique, militante engagée, elle fut membre fondateur du parti politique Adema (PASJ). Combattante pour un développement dynamique et un environnement sain. Voici en quelques lignes son portrait.
Sy Kadiatou Sow est une femme politique malienne, ancienne ministre et première femme gouverneur au Mali. Née le 7 mars 1955 à Nioro du Sahel. Epouse de l’homme politique malien Ousmane Sy. Elle est titulaire d’une maîtrise de lettres modernes et d’une licence de droit public de l’université de Paris X en 1978. Elle a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de l’administration malienne. Gestionnaire des ressources humaines à la compagnie malienne des textiles (CMDT) de 1982 à 1990. Elle a été Gouverneur du district de Bamako, entre avril 1993 et février 1994. Chef de l’exécutif Régional et Présidente du conseil du District, chargée, entre autres, de la gestion urbaine. Les principales actions réussies à ce poste sont : l’impulsion et le renforcement de la dynamique GIE (Groupement d’Intérêt Economique) dans la gestion des déchets urbains qui a permis une implication importante des populations dans la gestion de leur environnement en général et en particulier, la collecte des ordures ménagères ; l’élaboration d’un programme de réhabilitation de quartiers spontanés dit « Programme Spécial Sauvons notre quartier », programme mise en œuvre à partir de 1993 dans le but de renforcer la sécurité foncière des habitants et améliorer leurs conditions de vie ; la dynamisation du jumelage-coopération entre Bamako et ses villes sœurs, en particulier Angers. Elle a été ministres des Affaires étrangères, de Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine de février à octobre 1994. Ministre de l’urbanisme et de l’habitat d’octobre 1994 à février 2000, avec comme attributions essentielles la promotion de l’habitat pour un développement plus harmonieux des villes maliennes de même que du renforcement de l’équipement cartographique et topographique sur le territoire national. Les principales actions menées à ce poste ont été : l’élaboration de diverses politiques, notamment politique sectorielle de développement urbain (1996) ; stratégie nationale du logement (1995); politique nationale de cartographie et de topographie (1998). Les politiques dont la mise en œuvre a abouti à la création de la banque de l’habitat du mali ; l’office malien de l’habitat et divers ordres professionnels et la construction de logements économiques. Elle a occupé le poste de directrice du projet d’appui au développement communautaire. Ce projet d’un coût de 14,2 milliards de FCFA et d’une durée de 5 ans constitue la seconde phase du PRP, projet de réduction de la pauvreté démarré en 2001 et clôturé en 2006. Le projet, financé par le gouvernement de la république du Mali et le Groupe de la BAD (Banque africaine de développement), intervient dans les régions de Kayes et Koulikoro, au niveau de 53 communes réparties entre six cercles. Kadiatou Sow s’est engagée très tôt dans la vie politique. Membre fondateur de l’Alliance pour la Démocratie au Mali, Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/PASJ), elle a été la secrétaire générale adjointe du comité exécutif de 2000 en 2003, directrice de campagne du candidat de l’Adema aux élections présidentielles de 2002, à savoir Soumaila Cissé. Depuis février 2009, elle est la présidente du comité exécutif de l’association ADEMA » Alliance pour la démocratie au Mali ». Elle a été aussi militante de beaucoup de mouvements associatifs féminins. Elle a été la présidente du collectif des femmes du Mali (COFEM) entre 1991 et 2000 ; membre du réseau des femmes africaines ministres et parlementaires, du groupe de réflexion et d’animation du centre Djoliba, de la coopération culturelle et d’éducation JAMANA. Actuellement elle est la présidente d’honneur de plusieurs associations de jeunes dont les clubs UNESCO et jeunesse de l’union africaine de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, la fédération malienne de scrabble. Figure de la scène politique malienne, elle a notamment été l’une des principales actrices du mouvement An tè a banna ! « Touche pas à ma constitution ! ». Cette plateforme créée le 11juin 2017 s’est mobilisé contre le projet de révision de la constitution du Mali lancé par le président de la république d’alors Ibrahim Boubacar Keita et qui fut voté par les députés de l’Assemblée Nationale du Mali. Le référendum d’approbation était prévu pour le 9 Juillet 2017. Selon la plateforme, cette loi de révision constitutionnelle viole l’article 118, alinéa 3 de ladite constitution, qui stipule qu’aucune révision de la constitution ne peut être engagée s’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire, ce qui est le cas avec l’occupation du nord du pays par les rebelles. La plateforme regroupe en son sein des organisations de la société civile comme le Mouvement trop c’est trop, le collectif plus jamais ça, l’association CRAC Mali…, les leaders d’opinion dont Ras Bath, les artistes comme Master Soumy, et des partis politiques ADP Maliba, Parena, URD…. En plus de la violation de la constitution, d’autres points sont contestés dans ce projet de loi, notamment la création du sénat, jugé non pertinent et budgétivore, et dont les 1/3 des membres seront nommés par le président. Silencieuse depuis un certain temps, Mme Sy Kadiatou Sow, membre du Comité Stratégique du mouvement du 5 Juin rassemblement des forces patriotes (M5-RFP) reste attentif sur toute question concernant la vie de la Nation. Mme Sy que d’aucuns appellent « la Dame de fer » a mis à profit cette opportunité pour dénoncer certains actes des militaires au pouvoir. Quand il s’agit du Mali, cette dame est prête à donner sa vie.
Oumou Sissoko (Stagiaire)