
Ramadan et cherté de la vie : Les Maliens retiennent leur souffle
Mardi 19 avril, il est 10 heures au marché Sougouni coura de Bamako, précisément appelé « wonida ». Le soleil poursuit son ascension dans le ciel, la chaleur devient suffocante. En ce jour du mois de Ramadan, ce n’est pas la grande affluence contrairement aux autres jours.
Assise devant des paniers de légumes, Rokia Doumbia, la quarantaine, est vendeuse. Tout comme elle, certaines vendeuse et clients se plaignent de la cherté de la vie surtout de l’augmentation des prix des produits de première nécessite. Beaucoup pensent que le gouvernement doit redoubler d’efforts pour soulager les populations.
Rokia Doumbia, vendeuse de banane Plantin et de pomme de terre, explique : « Toutes les légumes et fruits sont chers en ce mois béni, comme les musulmans disent que c’est un mois de dévotion et de prières donc les produits que nous consommons doivent être moins chers et pourtant c’est tout à fait le contraire ».
Un peu plus loin, Tenin Guindo, une autre vendeuse de légumes ajoute : « La cherté des produits sur le marché n’est pas le souhait des consommateurs. Ici, au Mali, tout le monde est fournisseur et client en même temps. Donc, les détaillants achètent cher les produits. C’est pourquoi nous les vendons, aussi, ainsi ».
Pour sa part, Mariam Diaby, vendeuse de citron justifie la cherté des produits par autre chose « Les produits ne sont chers cette année et le Ramadan est venu trouver que les produits étaient déjà chers. Donc, cela n’a pas commencé aujourd’hui. Mais l’année dernière était encore mieux qu’aujourd’hui ».
Allongé dans un lit picot à l’ombre d’un magasin, Adama Kouyaté, vendeur et grossiste déclare : « La faute ne vient pas du gouvernement. Les frais de dédouanement des produits ne sont pas si élevés que ça. Donc, je peux dire que la faute revient à nous les vendeurs et vendeuses. Parce qu’il y en a qui augmente leurs prix sans raison et essaient de jeter la faute sur le gouvernement ».
Entre les sons des moteurs des gros porteurs et les klaxons des voitures de transport en commun, le marché est relativement silencieux. Un calme olympien y règne. Les mouvements sont lents. Les clients ne se bousculent pas pour acheter.
Pour sûr, le marché est bien approvisionné mais les prix sont hors de portée. Cette réalité varie d’un marché à un autre et le mois béni suit son court normal et le panier de la ménagère en souffre terriblement.
Fanta DRAME, stagiaire